VÉRONIQUE BARTHE
VÉRONIQUE BARTHE
Mots pour maux
Tout langage codé possède des signes, des balises, des supports propres à sa compréhension. Le code de la route, parmi d’autres, instaure un système visuel simple basé sur un arrangement limité de formes, de couleurs et de mots qui renvoient à des messages, des signaux ou des ordres avec pour finalité une lecture immédiate et définitive.
Quand Véronique Barthe choisit le panneau aluminium carré comme support de ses messages, elle évoque de manière allusive et détournée certains dispositifs de la signalisation routière. Construit comme un jeu combinatoire dans un espace déterminé, l’ensemble de ses images décline le doute amoureux dans tous ses états et ses verbes.
Elles associent systématiquement des motifs abstraits géométriques, des figures symboliques (cœurs, bouche, cible), des couleurs signifiantes, des typographies ou graphies avec de courtes expressions, mots ou adjectifs sous une apparente simplicité plastique. Les relations établies entre chaque élément (inclusion, opposition, superposition) engendrent des messages simplistes dont l’évidence (la banalité) de chaque composition masque au premier abord les glissements de sens ou les décalages visuels. Chaque espace devient alors un petit territoire où le jeu formel et sémantique ne renvoie plus à un seul langage codé mais à un champ intime, narratif et ludique où peut s’insinuer la fiction d’un langage intérieur.
Brigit Bosch.